On estime qu'environ 7% des enfants ont un trouble du calcul, touchant éventuellement d'autres domaines que celui du nombre. 3% auraient besoin d'une aide spécifique en calcul (mais aussi, parfois, d'aide dans d'autres domaines), et moins de 1% seraient "dyscalculiques" au sens restreint, c'est-à-dire montrant un trouble spécifique de l'apprentissage des nombres et du calcul.
Selon Stanislas Dehaene "il y aurait au moins deux systèmes cérébraux" impliqués dans le calcul
mental. "L’un serait non verbal, fondé sur le sens des nombres et la manipulation des quantités, l’autre verbal et fondé sur la mémorisation des calculs (additions simples et tables de multiplication), indépendamment de la perception des nombres." Or c’est le premier de ces systèmes, qui serait le plus fondamental. Car comme le rappelle Dehaene dans le n°379 de La Recherche (octobre 2004), « de nombreuses opérations, comme la soustraction ou la comparaison, demandent de manipuler des quantités sans faire appel pour autant à la mémorisation exhaustive d’une table. »
Mais alors comment enseigner les
mathématiques à des enfants dyscalculiques qui, fin de CE1, ne savent toujours
pas résoudre une simple opération du type
1 + 1 ou 2 - 1 ? Des enfants
dyspraxiques neuro-visuels par exemple qui semblent incapables de résoudre un
problème relevant d'une simple addition de deux petits nombres ?
C'est en tentant de répondre à cette question
qu'est né l'objet de ce projet. Parmi les 3 élèves qui nous ont aidé, à
imaginer cet outil, Eve atteinte de dyspraxie développementale visuo-spatiale.
Au jour, où je l'ai rencontrée en 2013, elle était scolarisée en classe de CE1
après deux années de CP qui n'avaient pas permis de combler ses lacunes.
Le projet, bâti avec l'accord de son enseignante
et de l'orthophoniste logico-mathématique qui la suivait, consista à utiliser
exclusivement un support informatique, à renoncer à toute manipulation d'objets
ou de collection d'objets concrets, ne proposant que des manipulations à
l'écran de quantités, sous forme d'ensembles de points (dé) ou des jeux
avec des dizaines, sous forme de dés dessinés sur un support papier. L’enfant
était guidé dans ses manipulations et le nombre était indiqué sous forme audio,
sans possibilité d’erreur. Ces premiers essais, réalisé à partir de plateforme
d’exerciseurs existantes, non satisfaisants du point de vue de la programmation
et de l’accessibilité, ont été prometteurs du point de vue pédagogique.
Tous les exercices (petites additions en
ligne, manipulation de dizaines, multiplications, problèmes) présentant des
nombres sous forme symbolique, chiffres en lettres ou chiffres arabes, se
voyaient systématiquement doublés de leur représentation sous forme de
quantité (dés).
L'hypothèse était la
suivante : malgré son trouble du calcul, du fait même de son handicap
(dyspraxie) - difficulté à dénombrer une collection sans se tromper, difficulté
à évaluer sans les compter une petite collection, même inférieure à 5 – et son
absence de mémorisation des faits mathématiques – tables, double, moitié - Eve
se montrerait capable – grâce à des supports visuels de quantités (dé) -
d'accéder à des opérations plus complexes comme par exemple trouver le
multiplicateur d'une opération à trou, décomposer un nombre élevé en
centaine, dizaine et unité ou plus complexe encore trouver la somme exacte de
grands nombres (alors qu'elle continuait à échouer à résoudre 2 + 1 sans
compter sur ses doigts, comptage toujours susceptible d'erreurs).
Ce
projet pourrait déboucher sur l'élaboration d'une méthode mathématique
numérique, à la fois outil de contournement et de remédiation, adapté aux
enfants dyscalculiques et à tous les enfants qui ont un style cognitif visuel,
pour qui le renforcement par l’image constitue une aide à l’apprentissage. Ce
manuel comporterait une forte composante de jeux et de construction à l'écran,
tout en respectant les programmes scolaires du cycle 2.
Tous
les exercices utiliseraient des représentations de constellation de points
(dédys).
.
Dédys
a pour vocation d’être un outil d’inclusion. Par son aspect systématique, tous les
exercices mathématiques (opérations, problème) sont imagés avec des
représentations de type constellation de points (dédys), Ainsi l’outil permet
de visualiser et d’entendre le résultat d’une multiplication tel que 3 x 2.
Le
résultat est décliné
Parce
que :
2 – 4 - 6 (la quantité est colorée) , renforcement
auditif et visuel (double codage qui favorise la mémorisation des faits
mathématiques)
Cet
outil vise des difficultés de type dyscalculie importante pour lesquelles les
enseignants sont très démunis :
-
Automatisation
impossible des tables (l’outil dédys permet de visualiser le résultat d’une
multiplication)
-
Difficulté
à réaliser une opération même très simple mentalement sans soutien visuel
-
Difficulté
à manipuler, compter et déplacer en même temps sans erreur (dyspraxie)
Les
enfants atteints de ce type de trouble ont beaucoup de mal à être inclus en
classe ordinaire pour les activités mathématiques et ce dès le plus jeune âge. Leur
handicap les empêche de développer une bonne intuition du nombre, alors qu’ils
sont doués de capacités mathématiques.
Dédys
se veut un outil d’inclusion et de renforcement pour les élèves à forte
capacité visuelle (style cognitif visuel d’objet selon la classification de
Maria Kozhevnikov), utilisant le numérique comme levier d’apprentissage.
Activités Dédys
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