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L'autisme,un style cognitif particulier?


 Parmi les causes explicatives de l’autisme, la plus entendue est l’existence d’un déficit de la théorie de l’esprit (Frith, Leslie et Baron-Cohen 1995),  mis en avant par les expériences dites de fausses croyances. Mais ces dernières années, plusieurs chercheurs ont émis l’hypothèse que l’autisme serait davantage lié à un trouble de la cohérence centrale. On trouve également une tendance croissante à désigner l’autisme comme un style cognitif particulier, avec des particularités dans le fonctionnement de la théorie de l’esprit, des fonctions exécutives, de la cohérence centrale, de la reconnaissance des émotions chez soi comme autrui et du traitement perceptif de bas-niveau.
L’autisme ne serait pas tant un trouble en soi qu’un mode particulier de traitement de l’information, affectant à tous les niveaux les représentations mentales (Happé, 1999).
Ce point de vue serait justifié par l’insuffisance des théories explicatives de l’autisme et l’absence d’une vision scientifique unifiée (Happé et coll., 2006; Geschwind, 2008).
L’autisme se caractérise aussi par un sur-fonctionnement des traitements perceptifs de bas niveau (Enhanced Perceptual Functioning ou EPF; Mottron et coll., 2006), une cohérence centrale faible (Weak Central Coherence ou WCC; Happé & Frith, 2006) ou des fonctions exécutives atypiques (Happé et coll., 2006).

Les personnes autistes seraient donc dotées d’une forme d’intelligence fondamentalement différente des individus « typiques », ce qui ne les empêche pas d’être performants et d’avoir un fonctionnement mental opérant (Dawson et al., 2007). Non pas tous les autistes mais certains montrent même des compétences de type « savant » telles que l’oreille absolue (Heaton, 1999), des capacités exceptionnelles en mathématiques ou en dessin (Mottron et coll., 2006). Pour cet auteur, ce type de talent constituerait une forme extrême d’un mode cognitif général de l’autisme, un style cognitif particulier dont certaines dimensions, une grande capacité d’imagerie picturale par exemple, peuvent s’observer au sein de la population générale non autiste.

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